Le sélectionneur guinéen Kaba Diawara, est au centre d'un débat animé depuis sa prise de fonction à la tête de l'équipe nationale, le Syli national, il y a deux ans. Même si la qualification pour la prochaine Coupe d'Afrique des Nations est acquise, de nombreux observateurs du football guinéen estiment que l'équipe ne présente pas la compétitivité nécessaire pour rivaliser avec les grandes nations du continent. Cette inquiétude croissante mérite l'attention des instances dirigeantes du football guinéen, mais malheureusement, la réalité est tout autre.
Kaba Diawara a été confirmé à son poste en novembre 2022 par le CONOR (Comité de normalisation) pour guider la Guinée lors de la CAN, suite au limogeage de Didier Six n'a jusqu'à présent, pas réussi à convaincre l'opinion publique de sa capacité technique à rendre l'équipe guinéenne compétitive, prête à affronter les meilleures équipes du continent. Son bilan se résume à 5 victoires, 8 défaites et 2 matchs nuls, ce qui soulève de sérieuses interrogations quant à ses compétences.
Cependant, dans un pays où le lobbying exerce une influence démesurée, il parvient à se maintenir en dépit de la réalité du terrain.
Son principal atout réside dans sa relation avec la presse. Kaba Diawara, déjà bien intégré dans le monde des médias, a su imposer sa légitimité à l'échelle nationale et internationale. Cette stratégie a débuté après le malaise de Didier Six, hospitalisé à Marrakech après un match contre le Soudan. Un joueur, Mohamed Bayo, a été mis à contribution à l'époque et a déclaré dans une interview : "Kaba est plus expressif que Six". Cette déclaration a suffi à influencer l'opinion publique en sa faveur. Par la suite, des émissions de télévision ont été organisées pour renforcer cette perception, et le lobbying est devenu encore plus puissant. Même les plus hautes autorités sportives ont fini par céder à cette pression, au détriment de la compétence.
En ce qui concerne ses compétences tactiques, Kaba Diawara est le seul sélectionneur à s'appuyer sur un seul système qu'il maîtrise, mais qui ne semble pas adapté à l'équipe. Malgré les critiques et les appels au changement, il persiste à utiliser des systèmes tels que le 4-3-3 ou le 4-4-2, ce qui suscite des interrogations quant à sa prise de décision en ce qui concerne les attaquants. Le résultat est un désordre tactique qui perdure, et l'équipe nationale manque d'une véritable identité de jeu.
Le choix des joueurs et la gestion des égos posent également problème. L'arrivée de Kaba Diawara a conduit à l'exclusion de certains cadres de l'équipe, ce qui a créé des tensions au sein du groupe. Même si certains prétendent que cela favorise la stabilité, il est clair que les joueurs bannis ou supposés bannis sont perçus comme divisifs à chaque rassemblement.
De plus, des joueurs moins expérimentés ont été préférés aux joueurs qui ont du vécu, ce qui laisse penser que l'équipe nationale est devenue une sorte d'école de football. Les querelles internes, le favoritisme et le clanisme sont autant de problèmes qui risquent de perturber l'opinion publique à l'avenir.
Enfin, il est important de souligner que Kaba Diawara a toujours affiché son nationalisme, qui se présente comme un grand patriote. Cependant, il est crucial de noter qu'il a toujours été rémunéré pour tous les postes qu'il a occupés au sein des différents staffs techniques de l'équipe nationale. Cette prétendue passion pour le pays semble davantage liée à des intérêts personnels qu'à un véritable amour pour la Guinée.
En conclusion, Kaba Diawara montre des limites dans plusieurs aspects de sa gestion en tant que sélectionneur national. Les autorités sportives le soutiennent principalement en raison de liens personnels plutôt que de considérations pour le bien de la nation guinéenne.
Lance Koivogui journaliste sportif
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